Un coureur parmis tant d'autres !!
 
A quoi cela tient-il de choisir tel ou tel direction, entre celle de la musique que mes parents souhaitaient pour moi, et celle du sport de compétition que j'ai choisi !.

Cela tient donc tout simplement à la découverte d'articles élogieux de presse sportive à l'encontre de mon père ! En effet je venais de découvrir que mon Papa Gaston fut en fait un sacré sportif, puisqu'il fut champion d'Auvergne en athlétisme dans les disciplines du 400 et 800 mètres Whoua !!!. Ensuite grâce à ses qualités de coursier il fut sollicité pour intégrer au poste d'ailier droit l'équipe de foot de Gannat qui oeuvrait pour l'époque à un très haut niveau; il faut dire qu'il y avait du beau monde, pour preuve l'international Guy Huguet originaire de Gannat qui fit les beaux jours de l'A.S.Saint-Etienne et de l'O.G.C.Nice dans les années 1944 à 1955, ainsi que douze sélections en équipe de France !. Mon père fit donc une belle petite carrière sportive, et c'est en lisant tous ces comptes-rendus pendant tout un après midi que j'ai eu l'envie de réaliser les mêmes exploits. J'étais fier de mon père et tout d'un coup je voulais qu'il soit tout aussi fier de moi, donc c'était décidé je me suis mis en quette d'obtenir dans la catégorie ''Sport'' plus d'articles de presse que Papa !!

Ce ne fut pas facile de trouver sa voie, mes parents m'avaient incrit à l'Union Gymnique Gannatoise ou je faisais de piètres résultats, n'étant pas très dégourdi dès qu'il failait se servir des agrès, pour les exercices au sol ça pouvait encore aller, mais pour le reste je venais aux entraînements à reculon !!. Puis chouette, le club de Rugby de Gannat venait juste de créer une section pour les tous jeunes, aussitôt crée, je me suis inscrit avec la bénédiction de ma mère mais contre l'avis de mon père qui craignait pour mon physique fragile, car il faut dire que j'avais passé il y a quelques années une année scolaire avec trois semaines de présence à l'école et le reste du temps dans les sanas à La Bourboule !!!
Malgré cela je fis quelques matchs pendant une année en jouant le plus souvent en cachette ! 

Et puis un beau jour de juillet mes copains de l'époque Yves-Philippe-Bernard-François s'amusaient à faire des courses de vélo entre eux pour imiter les coureurs du Tour de France tel Anquetil, Gimondi Janssen, Van Springel, Pingeon et bien sur Poulidor ! ils m'ont demandé de noter les passages en haut des côtes des alentours de Gannat, et de ce jour ce fut le déclic !!, j'ai décidé de faire des courses de vélo, je venais de réaliser que ce sport individuel médiatique signe de liberté serait idéal pour atteindre mon souhait, celui d'avoir plus d'articles de presse sportive que mon père !!

Je cassais donc ma tirelire pour acheter en version occasion le vélo de mon copain Philppe Château, c'était un vélo Peugeot trop grand pour Philippe, il était avec fourches chromées équipé freins Mafac et dérailleurs Simplex avec pédalier Stronglight.
Je signais ainsi ma première licence de compétion au club de l'Union Cycliste Gannatoise, club aux couleurs Rouge et Blanche qui était assez connu grâce aux talentueux coureurs des années 65 tel Segau, Santiago Guterriez, Gueret, Jourdenex, Leguillon, Forestier entre autres.

Tout commença donc le Dimanche 06 Avril 1969 à Isserteaux. Une premmière compétition, une découverte pour moi. J'ai gardé le souvenir d'un temps merveilleux de printemps qui sans doute annonçait le début de quelque chose.
Quel bonheur de terminer cette première épreuve à la vingt septième place sur cinquante quatre partants, c'est à dire que j'étais déjà le meilleur des mauvais tout en étant le plus mauvais des meilleurs !!.
Donc mon objectif était tout tracé, celui d'être toujours le meilleur des mauvais et progresser pour passer devant le meilleur des meilleurs !!!
De cette journée inoubliable d'avoir vu la fierté d'un père et d'une mère qui se demandaient toujours si la santé de leur fiston l'emporterait après bon nombres de séjours passés dans les sanas de La Bourboule, je garderai également le plaisir d'avoir  mes premiers copains de galère. Des copains de tous horizons, de Saint Pourçain, de Clermont Ferrand, Riom, Vichy et de Commentry ou je garde en mémoire mon premier copain coureur cycliste qui portait le même prénom que moi Marc Burron trop tôt disparu dans un accident de voiture.
Nous nous retrouvions donc depuis ce jour tous les dimanches et cela dix neuf fois pour cette première année de compétition cycliste.
Et voilà, c'était parti pour un paquet d'années à sillonner les routes du département, et puis de la région jusqu'à découvrir les coins les plus insolites de notre belle France. 

Les années se sont enchaînées les unes après les autres, de minime à cadet, et puis junior, et enfin ce que l'on attendait depuis le début, d'être enfin dans le peloton des seniors. Tout d'abord sénior troisième catégorie, et ensuite pour passer dans les catégories supérieures, il fallait avoir des résultats, c'est à dire des victoires et des places dans les cinq premiers !

La consécration de mes débuts dans la catégorie cadet , ce fut à Saint-Pourçain sur Sioule, à quelques mètres de mon lieu de naissance de surcroît, avec ma première victoire.
Ce dimanche de début mars 1972, le soleil était de mise pour la première course de la saison; saison importante pour moi, car depuis mes débuts, pas grand chose comme article de presse, si ce n'est en page de ''La Montagne'' quelques commentaires de l'U.C.G. dans la rubrique locale !

Pour cette première, nous étions une soixantaine au départ, et le circuit empruntait mes routes d'entraînement. Je garde le souvenir d'une échappée à cinq coureurs  qui s'est formée dans la montée sur Chantelle échappée ou je me trouvais avec mon copain d'entraînement Gannatois Philippe Château qui courait sous les couleur de l'U.C.St Pourçain club organisateur ! Nous savions tous les deux que si l'on voulait avoir une chance d'avoir le bouquet, il faudrait se débarrasser des coureurs Besson et Guillaumin qui étaient sur le papier plus forts que nous. C'est dans le pavet de la marche côte à 12% que nous avons l'un et l'autre porté l'estocade pour se retrouver tous les deux à quinze kilomètres de l'arrivée pour en découdre. Connaissant les qualités de sprinter de Philippe, je savais qu'il fallait que j'arrive seul, j'ai donc attendu la dernière difficulté située à quatre kilomètres de l'arrivée pour monter cette côte sur le grand plateau et lâcher mon Philippe. Quel beau souvenir et quelles belles images il me reste en tête que d'apercevoir sur le haut de la bosse des amis, mon oncle ma cousine crier leurs encouragements, encouragements qui m'ont permis de ralier l'arrivée en solitaire. Et l'avantage de terminer seul, c'est que l'on à plaisir à savourer sa victoire.

Et voilà j'étais heureux en ce dimanche de mars, j'avais qu'une hâte, celle d'être à demain pour lire dans ''La Montagne'' mon premier article dans la rubrique sport !
Je sais aussi que mon père était fier du fiston, le lendemain il parti plus tôt au travail et acheta les journaux ''La Montagne'' et ''La tribune'' ..... en deux exemplaires !!!